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Comment améliorer la qualité de l’air dans les espaces urbains

Comment améliorer la qualité de l’air dans les espaces urbains

Comment améliorer la qualité de l’air dans les espaces urbains

Un enjeu prioritaire de santé publique

L’air urbain conditionne directement notre qualité de vie. En Suisse comme ailleurs, la pollution atmosphérique est responsable chaque année de milliers de décès prématurés, avec des impacts avérés sur les maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aucune exposition à certains polluants comme les particules fines n’est sans effet sur la santé. En ville, où se concentrent population, trafic et activité économique, la situation est particulièrement préoccupante.

Face à cet enjeu, améliorer la qualité de l’air dans les espaces urbains est devenu un impératif. Cela implique une combinaison d’actions publiques, de solutions techniques et de changements dans les comportements individuels. Tour d’horizon des leviers concrets pour des villes plus respirables.

Les principales sources de pollution de l’air en milieu urbain

Avant de chercher des solutions, il est essentiel d’identifier les principales causes de la pollution urbaine. À ce jour, les experts s’accordent pour souligner trois sources principales :

À ces sources s’ajoutent d’autres facteurs aggravants comme l’urbanisme dense, les faibles échanges d’air dans certaines vallées ou encore l’effet de chaleur urbaine.

Encourager la mobilité douce et décarbonée

Le secteur des transports étant souvent le principal contributeur à la pollution atmosphérique en ville, le premier levier est de repenser nos modes de déplacement. Cela passe par plusieurs axes :

Un exemple significatif est la mise en place, dans certaines agglomérations suisses, de zones où seuls les véhicules considérés comme “propres” (selon leur vignette d’émission) peuvent circuler en cas de pic de pollution.

Repenser l’aménagement de l’espace urbain

La qualité de l’air ne dépend pas uniquement des émissions, mais aussi de la manière dont l’air circule et se renouvelle. L’aménagement urbain joue donc un rôle majeur. Voici quelques pistes adoptées par les collectivités les plus proactives :

Des études menées à Zurich ont par exemple montré que certains types de végétation urbaine pouvaient capter jusqu’à 25 % des particules fines en suspension dans leur périmètre immédiat. Un impact qui reste localisé, mais non négligeable dans les zones à fort passage.

Réglementer et surveiller : des politiques publiques efficaces

Les initiatives individuelles, aussi vertueuses soient-elles, ne suffisent pas sans un cadre réglementaire solide. En Suisse, la Loi sur la protection de l’environnement (LPE) fixe des valeurs limites pour plusieurs polluants majeurs. L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) supervise leur application et publie régulièrement des données actualisées.

Cependant, certaines villes vont plus loin via des réglementations locales :

La clé de l’efficacité réside dans la rigueur de l’application et la transparence de l’information. De nombreux cantons ont ainsi mis en place des plateformes ouvertes de mesure en temps réel de la pollution de l’air, comme AirCheck, qui permet à chacun de consulter en ligne la qualité de l’air selon sa commune.

Sensibiliser et impliquer les citoyens

Au-delà des mesures techniques, les comportements individuels demeurent un facteur déterminant. Adopter une mobilité respectueuse de l’environnement, limiter le recours à des polluants domestiques (solvants, sprays), ou encore adapter son chauffage peut rapidement faire la différence à grande échelle.

Certaines villes suisses ont développé des campagnes de sensibilisation attractives, centrées sur des messages clairs : “Respirez, marchez, pédalez”, ou encore “Votre chauffage parle de vous”. D’autres ont opté pour des outils interactifs : capteurs personnels, applications mobiles, ou défis collectifs (comme des semaines sans voiture).

Des expériences de “citoyens capteurs”, où des volontaires équipés de stations de mesure mobiles documentent les variations de la qualité de l’air, ont permis de visualiser plus concrètement les effets liés au trafic ou aux conditions météo. Ces données participatives sont précieuses pour informer, mais aussi pour appuyer les décisions publiques.

Des technologies au service d’un air plus sain

L’innovation technologique peut également jouer un rôle important dans la lutte contre la pollution urbaine. On observe une montée en puissance rapide des solutions connectées :

À Genève, des expériences sont en cours pour tester des abribus intégrant des filtres actifs capables de réduire localement l’exposition des usagers lors des pics de pollution. Une innovation qui interroge : faut-il filtrer l’air ou en réduire les causes ?

Vers une approche intégrée et cohérente

Améliorer durablement la qualité de l’air en ville nécessite une approche systémique : réduire les émissions à la source, adapter l’urbanisme, impliquer les citoyens et utiliser les technologies avec discernement. Il ne s’agit pas de choisir entre solutions individuelles et politiques publiques, mais de les articuler efficacement.

La tendance actuelle va dans ce sens : de plus en plus de villes participent à des programmes globaux, comme le “Air Quality Programme” piloté par l’Union européenne ou le “BreatheLife” mené par l’OMS. Ces dispositifs favorisent l’échange de bonnes pratiques, le financement de projets innovants et la coordination à l’échelle régionale ou nationale.

La qualité de l’air que nous respirons n’est pas une fatalité. Elle peut être améliorée, à condition de combiner lucidité, volonté politique et engagement collectif. Car derrière chaque mesure prise se joue un bénéfice tangible : celui de respirer un air plus sain, aujourd’hui et pour les générations à venir.

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